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De la flexibilité, du bon sens et des valeurs : le Standard de Rednic est un caméléon

Deux victoires, un match nul. Une premier succès à Sclessin depuis 7 mois. Un match avec une large possession. Deux autres où on laisse le ballon. Des ajustements tactiques en cours de match. Le Standard de Rednic, co-leader du championnat, a montré une belle faculté d’adaptation. Et si la volonté est d’être plus dominant, le bon sens du coach roumain est un véritable atout pour les Rouches en ce début de saison.

Le « nouveau » Standard se voulait plus concurrent, plus joueur que celui de Leko l’an passé. Et la première mi-temps de la saison allait en ce sens: à La Louvière, le Standard a dans un premier temps largement pris le dessus, dans le jeu, dans les intentions, sur le promu hennuyer. Mais un premier indice sur le fait que tout n’allait pas changer aussi vite dans le profil des Liégeois tombait déjà en cours de deuxième temps au « nouveau » Tivoli: le Standard, fort de son avantage de deux buts, abandonnait progressivement le ballon à son adversaire qui finit même par « gagner » la bataille de la possession en deuxième mi-temps. Rien de tout à fait anormal. Rien de tout à fait anodin.

On ne se refait pas en quelques semaines, même avec un nouveau coach, même avec plus de 10 nouveaux joueurs dans l’effectif. Surtout pour les défenseurs, presque tous déjà là sous Leko et qui ont encore tendance à reculer pour se protéger, là où l’idée est d’essayer d’aller chercher plus haut, de presser en bloc plus agressivement que par le passé.

Le débrief tactique du 2è match, contre Dender (1-1 scpre final) est d’ailleurs venu du coach lui-même: « nos arrières latéraux n’ont pas pressé assez haut en première mi-temps et cela nous a mis en difficulté » relevait justement Rednic, détendu, aux micros tendus. Cette sortie était sans doute destinée autant aux médias qu’à son groupe: Rednic veut un changement d’état d’esprit et souhaite, comme son directeur sportif Marc Wilmots, une équipe plus conquérante.

Le groupe s’était d’ailleurs bien adapté dans la 2è partie de son 2è match, malgré l’égalisation tardive de Dender.

Restait à observer ce Standard dans un premier grand test. Face à Genk ce dimanche, on a vu. On a vu dans les premières minutes un Standard essayer d’aller chercher haut. Puis s’adapter dans un bloc médian. Genk a progressivement pris le dessus et le Standard s’est une première fois adapté: les arrières latéraux ont cette fois reçu la consigne d’arrêter d’aller chercher haut, pour arrêter le festival de Steuckers, de Karetsas, techniquement capables d’éliminer le pressing. Ambitieux mais pas fou, Rednic, dont le bon sens a permis à son équipe de faire une première fois le gros dos. Et de piquer dans un temps fort limbourgeois: ce Standard peut faire très mal en reconversion. Encore plus que la saison passée. Parce qu’il a plus de joueurs de qualité. Plus de créativité. Un coup d’oeil sur les stats de notre début de championnat (c’est encore trop tôt pour tirer des conclusions générales mais on peut commencer à observer quelques enseignements) nous permet de voir que le Standard apparait dans les radars dans un domaine bien précis: la qualité de ses passes: passes en profondeur, passes « intelligentes » en particulier. En résumé, plutôt que la quantité (Genk avait près de 75% de possession de balle), ce Standard insiste sur la qualité de ses transmissions. On peut donc deviner que ce Standard possède désormais plus de joueurs créatifs que l’an passé. Même s’il vise encore un jeu basé sur les transitions rapides.

Rednic ne s’entête pas dans un système figé non plus. Alors qu’il mène au score à la mi-temps, il a la lucidité, avec son staff, de constater que les Rouches ont souffert. Il change donc de système pour jouer avec trois défenseurs centraux. Du bon sens, encore, pour mieux défendre ensemble face au jeu de passe de Genk. C’est finalement le power foot de Genk, avec Tolu comme cible qui a fini par faire trembler la défense liégeoise. Mais le Standard de Rednic a gardé la tenue de combat achetée sous Leko. Gagner des duels, serrer les lignes. Jouer au ballon quand il le faut, subir en bloc si l’adversaire est plus fort. Les Rouches de ce début de saison sont un redoutable caméléon.

Ce Standard-là a indéniablement plus de qualités qu’il y a un an. Mais il n’avait pas beaucoup de marge par rapport à ses adversaires dans les trois premiers matchs. Les résultats continueront de suivre avec cette qualité ET les vertus collectives. Chaque match sera un test et une nouvelle occasion de voir jusqu’où Rednic et ses hommes peuvent aller. Cela tombe bien, le Standard se déplace à l’Union samedi prochain. Quand on parle de test…

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