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Deila, le changement pas à pas au Standard

L’entraîneur norvégien a modifié les habitudes du groupe, tout en installant ses principes de jeu.

Il est arrivé une ou deux fois le dernier, pour mieux observer. Il regarde toujours les débuts d’entraînement de loin, puis se rapproche et commence à donner de la voix, après que ses adjoints, Juarez Eifrein et Geoffrey Valenne, ont coordonné les premiers exercices.

Lors d’une mise en place tactique, il n’hésite pas à arrêter tout le monde au bout de quelques secondes, pour replacer, expliquer. Sans crier, mais on comprend la détermination.

Pendant la semaine de stage aux Pays-Bas, à Garderen, Ronny Deila a posé ses principes de jeu et fixé le cap pour la saison à venir : la solidarité est un thème qui est souvent revenu, cette solidarité qui peut compenser un manque de qualité.

Si la charge physique n’a pas été intense – les préparateurs physiques ont plus souvent regardé les entraînements que donné le tempo des tours de terrains – les mises en place ont été nombreuses.

La reconversion offensive, au départ de l’arrière, avec l’appui des arrières latéraux et le recentrage des ailiers, pour amener des centres, a été un élément important du travail, mais pas toujours marquant en match.

L’autre point de travail a été le pressing, pour récupérer le ballon haut, ou le travail défensif sur les phases arrêtées, dans un exercice qui consistait à sortir de la zone en 7 secondes.

La vitesse de transition et la possession sont deux éléments sur lesquels Deila veut s’appuyer, même s’il a déjà réajusté ses priorités, pour solidifier les bases défensives. Joachim Van Damme expliquait que d’une certaine manière, l’approche lui rappelle celle de Wouter Vrancken, à Malines.

Le technicien norvégien a fini de regarder, avant de partir au stage, l’intégralité de tous les matchs du Standard de la saison dernière.

Une de ses observations est qu’il est nécessaire, pour cette équipe, de reproduire en match ce qu’elle produit à l’entraînement, avec la même intensité, ce qui n’a pas toujours été le cas.

Après un travail physique important à Liège, il a allégé les séances aux Pays-Bas, en raison des deux matchs amicaux – qu’il n’avait pas programmés puisque le stage avait été décidé avant son arrivée – mais en demandant une implication totale pendant les entraînements. Les joueurs ne se sont pas plaints de moins courir, mais ils assurent que l’intensité est bien présente.

Un briefing avant chaque entraînement

Avant chaque entraînement, Deila a d’ailleurs organisé un briefing, parfois par lignes de jeu, pour annoncer ce qu’il attendait. Les séances n’ont pas excédé une heure et demie, mais l’ancien entraîneur de New York semble privilégier la qualité à la quantité.

Il attache aussi beaucoup d’importance à la vie de groupe. Jeudi soir, le groupe s’est retrouvé dans un restaurant italien, à une vingtaine de kilomètres de Garderen.

Au menu : pâtes, lasagne ou pizza. Le but était de renforcer la cohésion. Deila a profité de l’occasion pour satisfaire à la tradition, et chanter devant tout le monde pour son premier stage. Il a choisi « Let it be » , des Beatles.

« Let it be » et changements de tables

Il a surtout repris, dans son speech, la théorie d’un professeur d’université, qui mettait en avant la nécessité de s’occuper de l’essentiel, avant de penser au futile, et aux problèmes, à travers la théorie des gros cailloux. En football, cela peut se résumer par « l’équipe est le ciment de tout ».

Ronny Deila ne pourra pas s’appuyer que sur des éléments de langage pour faire progresser son équipe. Alors il a aussi voulu modifier certaines habitudes. Lors des repas, il n’y a plus de table toute faite. Joueurs et staff partagent la même table et cela change régulièrement.

C’est de cette manière qu’Epolo a lancé un défi à Eifrein : l’adjoint n’arriverait pas à lui marquer deux buts, sur des frappes lointaines. L’ancien international mexicain s’est exécuté et a gagné le pari. De quoi alimenter les discussions à table et égayer l’ambiance.

S’il veut créer une atmosphère détendue, sans couvre-feu et avec responsabilisation, Deila peut aussi être strict. C’est de cette manière qu’il a renvoyé Moussa Sissako et Mathieu Cafaro à Liège, après à peine deux jours de stage.

Le message a été envoyé à Selim Amallah, aussi, pour qu’il s’implique plus encore, alors qu’il a la tête à un transfert. « Quand j’ai quelque chose à dire à un joueur, je le dis, je le confronte à ma vision des choses », commente le Norvégien.

Dans « Let it be » , Paul McCartney a écrit : « And when the night is cloudy there is still a light that shines on me. » Cela peut se traduire par : « Et quand la nuit est nuageuse, il y a toujours une lumière qui m’éclaire. »

Au Standard, tout le monde espère que Deila trouvera la lumière.

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