Les joueurs du Standard avaient promis des Play-Offs 2 différents de ceux des années précédentes. Après sept nouveaux matchs sans victoire, les Rouches peuvent déjà oublier la première place et le ticket européen. Il ne leur reste plus qu’à laver l’affront.
Battus par le Sporting de Charleroi pour la deuxième fois consécutive ce dimanche, les Rouches du Standard ne peuvent désormais plus espérer remporter les Europe Play-Offs. Tel était pourtant l’objectif affiché il y a maintenant sept matchs. Mais voilà, les vieux démons que l’on nous avait promis oubliés ont refait surface. Sous une autre forme, certes.
Cette fois, ce n’est pas la mentalité qui semble poser problème. Les joueurs d’Ivan Leko se battent, mais leur niveau technique est bien souvent insuffisant. « Ni prise de risque, ni personnalité dans le dernier tiers du terrain », soufflait Sotiris Alexandropoulos à notre micro après le revers concédé dans le choc wallon. Et il n’a pas tort.
Ivan Leko continuera d’aligner « la meilleure équipe »
Avec une série de sept nouveaux matchs sans victoire – portant le total à 27 en Play-Offs 2 –, la première place est à présent hors de portée pour le Standard. Il lui reste donc trois rencontres sans enjeu, si ce n’est tenter, enfin, de remporter un match.
Ivan Leko l’a répété deux fois en conférence de presse : il n’utilisera pas ces derniers matchs pour préparer la saison prochaine uniquement avec les joueurs censés rester dans le noyau. « J’ai tenté cela l’an dernier, mais cela n’a rien donné, que du négatif », affirmait le technicien croate, qui continuera donc à aligner « la meilleure équipe possible » jusqu’au bout.
Ces trois ultimes rencontres ne serviront donc pas vraiment de rampe de lancement. Seul l’honneur sera en jeu. Comment expliquer que le Standard n’a pas gagné un seul de ses 27 derniers matchs dans un mini-championnat excluant les meilleures équipes du pays ? Un véritable affront que les joueurs, à les entendre, veulent effacer avant la fin de saison.
Les Rouches se battent, mais font souvent preuve de suffisance
Revenons à la mentalité. Les joueurs se battent, cela ne fait aucun doute. Mais quand, après une défaite lors du choc wallon où le Standard n’a pratiquement rien montré, certains – comme Daan Dierckx (sans lui faire porter la responsabilité exclusive, car d’autres tiennent généralement le même discours) – assurent que l’équipe a eu le contrôle et manqué de chance, on peut légitimement se poser la question d’un problème de lucidité, voire d’un excès de suffisance.
C’est pourquoi le malaise du Standard dépasse les seuls résultats des équipes premières. Alors que l’académie du club figurait encore parmi les meilleures d’Europe récemment, avec un niveau d’exigence conforme aux ambitions, elle semble aujourd’hui former des joueurs affichant, pour beaucoup, une grande suffisance et un QI football presque inexistant – ce terme englobant la prise de décision, la réflexion sur le terrain, entre autres critères.
La tâche qui attend Pierre François et la nouvelle direction est immense. La restructuration annoncée concernera toutes les strates du club, y compris la formation, comme nous vous l’expliquions [ici]. En parallèle, la recherche d’un nouveau directeur sportif se poursuit après l’échec du dossier Julien Gorius, faute de garanties financières suffisantes. De plus, les supporters attendent toujours des garanties concernant la reprise du club par Giacomo Angelini.
Ainsi s’annonce cette fin de saison pour le Standard : sur le terrain, les hommes d’Ivan Leko chercheront à sauver leur honneur après une campagne catastrophique. Dans les bureaux, la prochaine saison se prépare activement. Et vu l’ampleur du chantier, commencer en mai n’est certainement pas prématuré. Mais avec quels moyens financiers ? C’est encore une autre histoire.