Marco Ilaimaharitra a signé au Standard après une période difficile. Sans club, il est passé près de la dépression, mais le soutien de ses proches lui a permis de retrouver la force… et un nouveau défi.
En cette fin de stage estival pour le Standard, Marco Ilaimaharitra a été présenté à la presse présente au Touquet. Le nouveau médian des Rouches n’a pas hésité avant de répondre favorablement à l’appel de Marc Wilmots, comme il nous l’a expliqué.
Il faut dire que le Malgache sort d’une période difficile. Après une fin en eau de boudin à Charleroi, il a passé six mois sans club, avant de s’engager dans une mission sauvetage bien mal embarquée à Courtrai. Il est revenu sur cette année difficile qui l’a assurément forgé pour le futur.
Quand le foot prend une place essentielle et que ça s’arrête du jour au lendemain, tu es un peu perdu »
« Quand tu es en pleine saison, tu te dis qu’il faut que les vacances arrivent. Quand tu es en vacances, tu te dis que c’est long et qu’il faut reprendre. Tous les clubs reprennent, et pas toi, tu es à la maison. Tu te concentres sur ta vie. »
« Heureusement, j’avais ma femme et mes enfants, c’est comme ça que j’ai recréé la routine d’amener mon fils à l’école, de profiter de ma femme et ma fille, d’aller m’entraîner (il entretenait sa condition dans un club amateur près de Mulhouse, en France). On se vide la tête comme ça, sinon, on tombe dans un trou noir et ce n’est pas facile. Quand le foot prend une place essentielle dans ta vie et que ça s’arrête du jour au lendemain, tu es un peu perdu. »
Marco Ilaimaharitra est passé proche de la dépression
L’année dernière a été particulièrement difficile pour Marco Ilaimaharitra. Sans le soutien de ses proches, il n’aurait probablement pas pu retrouver un nouveau défi et signer, quelques mois plus tard, dans un club comme le Standard.
« Je pense que je n’étais vraiment pas loin de la dépression. Si je dois revivre une telle situation sans ma femme et mes enfants, je pense que je tombe dans la dépression. Tu ne veux pas sortir de chez toi, car dans ta ville, on te pose les questions basiques. ‘Qu’est-ce que tu fais encore là, tu n’as pas repris ?’, ou encore, ‘Tu n’as pas de club, comment ça se fait ?’ Ensuite, certains te disent qu’ils vont te présenter un agent qui peut te trouver un club, mais il ne se passe rien. »
Je n’étais vraiment pas loin de la dépression »
Il aurait pourtant eu l’occasion de ne pas rester sans club. Durant l’été dernier, Marco Ilaimaharitra a refusé plusieurs offres qui ne correspondaient pas à ses exigences, mais il s’est finalement retrouvé sans club.
« Oui, j’ai refusé des offres l’été dernier. Vers octobre ou novembre, je m’en suis un peu voulu, car je n’étais pas seul dans cette situation, j’embarquais ma famille avec. Ensuite, j’ai eu de bonnes discussions, on m’a dit que j’avais pris ces décisions et que je devais les assumer. J’étais persuadé d’avoir pris les bonnes décisions, donc ça ne sert à rien de regretter. Je m’en suis voulu un peu, puis je m’y suis remis. »
« Quand je suis parti à Courtrai, c’était un peu en mission. Je devais me relancer et trouver un nouveau projet. Et si le Standard m’a appelé, ça prouve que je n’ai pas dormi là-bas. Quand j’ai dit oui à Courtrai, j’ai repensé aux non que j’avais donnés avant. C’était un beau challenge, reculer pour mieux sauter. »
Quand j’ai refusé des offres en été, j’avais certaines exigences »
Il s’en est souvenu au moment de s’engager avec les Kerels. « Quand j’ai refusé en été, j’avais certaines exigences. En hiver, on m’a proposé des trucs loin de mes exigences de l’été, mais c’était soit ça, soit je restais devant la télévision pendant un an. Je me suis dit ‘mets-toi dans le mal’, même si c’est relatif parce que ça reste du football, mais ça m’a fait énormément de bien. »
Bientôt trentenaire, Marco Ilaimaharitra se réjouit du nouveau défi que lui a proposé le Standard. L’ancien capitaine de Charleroi entend porter sa pierre à l’édifice dans le projet de reconstruction des Rouches.