Le blocage actuel des droits TV pour le football belge irrite Mehdi Bayat, l’administrateur-délégué du Sporting Charleroi. En raison de l’absence d’un accord entre DAZN et les opérateurs câblés traditionnels, le football belge reste limité à une seule plateforme pour le moment.
Dans le dossier des droits TV, Medhi Bayat pointe d’abord les conséquences : « Nous dévaluons notre compétition et surtout, nous ne montrons aucun respect pour le spectateur », a-t-il déclaré à nos confrères de SudInfo. Malgré le fait que DAZN ait payé 86,2 millions d’euros par saison, pour cinq ans et pour l’intégralité des droits, la répartition vers les autres opérateurs belges a échoué.
Proximus, Telenet et VOO-Orange ont tous refusé pour des raisons financières et stratégiques. Bayat y réagit vivement : « Au lieu de soutenir le football belge, ces opérateurs promeuvent la Premier League et la Bundesliga dans notre pays. Il semble qu’il existe un accord tacite : si personne n’achète les droits chez DAZN, personne ne perd d’abonnés. »
Le résultat est un blocage qu’il compare à un effet domino. « Si un opérateur signe, les autres doivent suivre. Mais tant que tout le monde reste immobile, rien ne change. C’est une prise d’otages. Les clubs, la Pro League et surtout les supporters sont pris au piège de ce jeu de poker. »
Des supporters perdants
Le dirigeant du Sporting Charleroi met ensuite en avant l’aspect humain. « Nos supporters paient déjà l’un des abonnements Internet et TV les plus chers d’Europe. Et maintenant, ils doivent encore débourser 20 à 35 euros supplémentaires pour DAZN. Pour beaucoup, c’est financièrement insoutenable. On touche ici le rôle social du football : se rassembler en famille autour d’un match. »
Comparaison vient ensuite avec la France où là, la concurrence entre les opérateurs a conduit à la réduction des prix et à des avantages pour le consommateur. « Chez nous, ils semblent se protéger mutuellement, au détriment de l’abonné. »
Selon Bayat, de cette manière, le football belge est clairement dévalué. Les sponsors restent pour l’instant patients, mais il met encore en garde : « Jusqu’à quand cela va-t-il durer ? Si la sous-exposition persiste, se pose la question de savoir pourquoi investir dans un produit à peine visible. »
En guise de conclusion, Medhi Bayat se met dans la peau d’un supporter. « Ce n’est pas un coup de gueule de ma part en tant que membre du conseil de la Pro League. C’est simplement en tant que personne active dans le monde du football depuis 23 ans. Une personne qui est préoccupée par l’avenir. Car le plus grand perdant est le supporter. Il mérite de pouvoir continuer à regarder les matchs comme ça a toujours été le cas. Si cela continue ainsi, nous mettrons le football belge à genoux. »