Le premier week-end de la saison s’est déroulé sans diffusion télévisée pour les abonnés de Proximus, Telenet ou Orange. En cause : l’absence d’accord entre ces opérateurs et DAZN, nouveau détenteur des droits de la Jupiler Pro League.
Suite à l’absence d’accord avec les télécoms, de nombreux fans se sont tournés vers l’application DAZN, qui proposait l’intégralité des matchs de Pro League lors de cette première journée, ainsi que des résumés, dans le cadre d’une période d’essai gratuite de sept jours. Au niveau des audiences, la plateforme de streaming s’est d’ailleurs déclarée satisfaite de son week-end d’ouverture, sans préciser les chiffres.
Mais DAZN insiste : l’application n’est qu’un volet de son offre. Il n’a jamais été question de fonctionner durablement en dehors des canaux classiques de diffusion, à savoir la télévision.
Un modèle non viable sans les opérateurs
Avant le début du championnat, DAZN avait mis entre parenthèses ses discussions avec les opérateurs télécoms. La plateforme entendait ainsi clarifier la situation, faute de perspectives d’accord concrètes à court terme. Désormais, avec la saison lancée, l’entreprise espère un climat plus propice à la reprise des négociations.
Car malgré sa position de quasi-monopole sur les droits de diffusion, DAZN ne bénéficie pas à long terme d’une distribution exclusivement numérique. Sans la collaboration de Proximus, Telenet ou Orange, le service reste inaccessible à une grande partie du public belge, habituée à suivre le football via la télévision traditionnelle.
Surtout, le modèle économique de DAZN repose sur une large diffusion : la société verse 84,4 millions d’euros par an à la Pro League. Pour rentabiliser cet investissement, elle devrait atteindre un seuil d’environ 350 000 abonnés payants — un objectif difficile à atteindre sans les opérateurs.
Pression juridique et convergence d’intérêts
Si les premiers chiffres sont jugés encourageants en interne, ils ne suffisent pas à garantir la viabilité du modèle. Un accord avec les télécoms apparaît indispensable pour assurer des revenus récurrents et stables. D’autant que les alternatives comme le sponsoring ou le pay-per-view n’offrent pas, à court terme, de garanties similaires.
La pression monte également sur le plan juridique. L’organisation de défense des consommateurs Test Achats a annoncé son intention de déposer plainte auprès de l’Autorité belge de la concurrence, estimant que le monopole de DAZN est préjudiciable aux consommateurs. Une procédure qui pourrait accélérer la recherche d’un compromis.
Il apparaît donc à la fois logique et nécessaire, d’un point de vue économique et stratégique, que DAZN reprenne les discussions avec les opérateurs. Un accord dans les semaines à venir semble probable. Non seulement pour répondre à la demande des supporters, mais aussi parce que les intérêts des différentes parties convergent : élargir l’audience et sécuriser les revenus.