En revenant à Sclessin, Marc Wilmots voulait rendre au Standard son ADN. Si les postes à haute responsabilité sont désormais occupés par des personnalités liégeoises, ou en tout cas belges, « l’esprit Standard » ne se retrouve pas encore totalement sur le terrain.
Sclessin a grondé après la performance des Rouches contre le Cercle. Et tout le monde l’a compris. Après une première période « catastrophique », dixit Marco Ilaimaharitra, les Rouches n’ont jamais été en mesure de revenir dans la partie face à des Brugeois bien en place et efficaces.
Outre les erreurs défensives flagrantes et le déchet offensif bien trop présent, il y a un élément qui, au-delà du résultat, a choqué tout le monde dans les travées du stade Maurice Dufrasne. Cette équipe semblait n’avoir aucune âme. L’esprit Standard, celui de s’engager dans les duels, de multiplier les courses à haute intensité, d’aller chercher le supplément d’âme dans le public, n’était pas présent.
L’esprit Standard n’est pas encore de retour à Sclessin
Un constat étonnant, lorsqu’on sait que Giacomo Angelini, Pierre François et Marc Wilmots ont débarqué au Standard dans le but de rendre au club son âme, son ADN, et l’arrivée de Mircea Rednic n’a fait qu’accentuer ce sentiment. Les postes à haute responsabilité sont occupés par des Liégeois, des gens qui aiment le Standard, le vestiaire est désormais majoritairement francophone. Mais sur le terrain, l’ADN Standard ne se voit toujours pas.
« On encaisse des buts faciles. Après dix ou quinze minutes, on n’est pas allés dans les duels, on était trop passifs. On a oublié de dire à l’adversaire qu’on est ici, à la maison, et qu’ils devront faire beaucoup pour gagner. En tant que joueur expérimenté, j’ai essayé de changer les choses. Mais sur le terrain, on est parfois dans un engrenage négatif qu’il est difficile de changer. Les joueurs qui sont venus donnent une bonne mentalité, ce n’est pas un problème », commentait Tobias Mohr à notre micro. Un constat significatif.
Comme l’a souligné Marco Ilaimaharitra, avec une autre prestation et le même score, Sclessin aurait probablement réagi autrement. Mais le spectacle affiché ne le permettait pas, d’autant que dans les faits, même si 7/15 est un bilan améliorable, mais pas complètement catastrophique, on ne voit pas encore vraiment le fameux « jeu offensif et plaisant, le spectacle » promis par Wilmots et Rednic pendant l’été. Celui qui caractérise le Standard que la direction actuelle cherche à retrouver.
Sans Thomas Henry pour s’appuyer, le Standard ne sait plus comment attaquer
Sur la pelouse de La Louvière, la bonne première période a été suivie d’une deuxième mi-temps ponctuée de frayeurs. Oui, cette équipe était complètement nouvelle, mais la RAAL jouait son premier match en D1A et avait aussi des raisons de ne pas bien prester. Contre Dender ? On attendait une enflammade pour le retour à Sclessin, mais il n’en fut rien.
Le résultat acquis face au Racing Genk est évidemment excellent, mais la manière a bien moins rassuré. Avec un bloc bas, ce qui est préférable aux profils de cette défense, le Standard a su se montrer solide et efficace, tout en profitant d’un brin de chance. Très bien, mais le stade n’a toujours pas pu s’extasier devant beaucoup d’actions bien senties, que les équipes supposément « plus modestes » viennent planter à Sclessin tous les week-ends.
La performance à l’Union a évidemment été contrariée après l’exclusion de Thomas Henry, et ce fut la catastrophe ce week-end contre le Cercle. En bloc plus haut, la ligne arrière a montré toutes ses faiblesses, et si l’absence des trois attaquants n’a pas aidé, le ballon n’est que très rarement arrivé dans le rectangle du Cercle en première période. Avoir un attaquant pour marquer, c’est bien, mais s’il ne reçoit jamais le ballon dans une position favorable…
Réaction attendue à Louvain, et surtout contre Malines
Oui, le rôle de Thomas Henry dos au but est normalement de conserver le cuir, pour aider toute l’équipe à remonter et à se projeter. Sans lui, on a senti un Standard perdu offensivement, qui ne savait pas quoi faire pour amener le danger. L’étincelle est arrivée des exploits souvent individuels de Rafiki Saïd en seconde période, mais ils n’ont pas permis de relancer l’enjeu de la rencontre.
Le noyau est davantage tourné vers l’offensive que la saison dernière, mais Mircea Rednic n’arrive pas encore à utiliser toutes ses cartes à bon escient. Sur le terrain de Louvain, dimanche prochain, une victoire contentera déjà grandement les supporters liégeois. Mais face à un Malines auteur d’un très bon début de saison la semaine suivante, il faudra afficher un tout autre visage pour ne pas subir une autre humiliation et, cette fois, réellement tomber dans les problèmes.