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Capitanat, Elsner, nouvelle saison,… Arnaud Bodart se confie : « Mon statut ? Je ne sais pas »

Arnaud Bodart, qui n’est pas assuré d’être numéro un au début de la prochaine saison, revient sur son déclassement par Luka Elsner et le capitanat, qu’il n’a plus.

Arnaud Bodart n’est pas du genre à gueuler ou à régler ses comptes. Fin février, le gardien avait été déclassé par Luka Elsner, qui ne l’avait pas épargné après deux erreurs commises à Ostende, puis contre Gand.

L’ancien entraîneur du Standard avait dit, juste après le match contre Gand : « Il n’a pas fait son travail correctement. C’est la deuxième fois qu’il passe à côté. Il accepte sa responsabilité, mais quand on prend cette responsabilité, il faut arrêter de faire l’erreur après. »

Un peu plus de quatre mois après ce renvoi sur le banc, le gardien évoque, pour la première fois, cet épisode pas agréable, et sa situation actuelle, pas tranchée.

Arnaud, commençons par un retour en arrière. Comment avez-vous vécu votre mise sur le banc en fin de saison passée ?

« Sur le moment même, cela fait mal. Quand tout se passe bien, on a l’impression que rien ne peut nous arriver. Puis ça vous arrive, et on se dit : reviens un peu les pieds sur terre. »

Vous n’aviez pas vu venir cette sanction ?

« Pas du tout. On fait tous des erreurs, et dans ma philosophie, on apprend de ses erreurs. Mais là, c’est un peu comme si on m’avait mis dans un coin en me disant que je n’avais pas bien fait mon travail. Au début, ce n’est jamais agréable, puis on analyse, on essaie de comprendre pourquoi ces choses-là sont arrivées. »

Avez-vous parlé avec Luka Elsner, notamment de la manière dont il vous a déclassé ?

« Oui, on en a parlé le lendemain. Il s’est rendu compte qu’il est allé trop loin. Il m’a dit qu’il n’aurait pas dû dire cela, comme ça, et il s’est excusé. Plusieurs fois même. Mais, excuse ou pas, il a maintenu sa décision. »

Vous compreniez sa décision ?

« Oui, je l’ai comprise. Je me suis troué deux fois de suite, et personne n’est au-dessus du lot. J’avais fait un bon début de saison, mais c’est impossible de rester au même niveau, tout le temps. On voyait tous que c’était un bordel infini, et à un moment, on craque. »

Avez-vous pris cette décision comme un manque de respect ?

« Plutôt comme une injustice, par rapport à la manière dont cela s’est passé, plus que la décision elle-même. Ce n’est pas aller sur le banc qui a fait mal, mais plutôt la manière. Quand on se décarcasse autant pour le club, c’est dur. Ce n’est pas dans ma personnalité, mais j’ai pris mon rôle de capitaine à cœur, j’ai essayé de mettre le club et l’équipe avant moi. Après, j’ai eu le sentiment d’être le bouc émissaire. »

Cela vous a-t-il fait réfléchir sur votre futur au Standard ?

« Non, car je suis fort dans le présent. Je savais que le coach n’allait plus résister, c’était devenu impossible qu’il reste. Or, qui dit changement dit nouveau départ ; départ en vacances pour se remettre les idées au clair… C’est comme si on avait tourné une page. »

Quel est votre statut, actuellement ?

« Je ne sais pas. On ne m’a encore rien dit. Le coach observe beaucoup. »

Le fait qu’il n’y ait pas de hiérarchie établie à quinze jours du début du championnat, cela peut-il vous perturber ?

« Non. Je suis concentré sur le moment présent et sur moi-même. Si je pars avec le statut de numéro deux, j’essayerai de comprendre pourquoi. Si c’est le cas, ce sera à moi à travailler davantage. »

Vous n’avez pas encore eu le brassard de capitaine lors des matchs amicaux…

(Il coupe) « Ce n’est pas un souci, ça. »

Parce que c’est peut-être mieux ?

« Oui, ce n’est pas fait pour moi, actuellement. On a le brassard et, au final, quand on veut aider et dire des choses, cela peut vite se retourner contre vous. Être capitaine ce n’est pas dans mon tempérament, actuellement. Je ne suis pas du genre à parler tout le temps devant le groupe. J’ai voulu faire certaines choses pour le bien du club, me mettre en avant, alors que ce n’est pas dans ma personnalité. »

Cela a pu se retourner contre vous en interne, dans le vestiaire ?

« Non, pas avec les équipiers. Mais c’est toujours difficile de dire certaines choses, et cela ne plaît pas toujours, à la personne qui réceptionne la remarque. »

Si on vous propose le capitanat, vous direz non ?

« Je pourrais dire oui. Mais je dois discuter, dire comment je vois les choses en étant capitaine. Mais en toute honnêteté, je ne vais pas en faire une obsession, du capitanat. »

Si vous n’êtes pas numéro un à la reprise, vous pourriez réfléchir à votre avenir ?

« J’y réfléchirai, mais je ne me projette pas. Je vis le moment présent, et je laisse les choses évoluer. Il faut voir aussi quelles sont les intentions du directeur sportif (Fergal Harkin, qui n’arrivera qu’en août). »

“Ce serait stupide de dire qu’on veut ça ou ça”

Le gardien apprécie la méthode Deila et préfère ne pas annoncer un objectif.

Arnaud Bodart sait trop bien que la saison passée a été compliquée, pour lâcher une ambition quelconque pour la suivante : « On doit former une équipe, un groupe soudé, avant d’envisager autre chose. C’est ce qui nous a manqué la saison passée, de la solidarité. Ce serait stupide de dire qu’on veut ça ou ça. »

S’il se dit confiant pour le début de saison, un peu par défaut – « il faut se dire qu’on va prendre le taureau par les cornes, ne pas rester dans la temporisation » – il sait que le travail sera long. « Tout ne se met pas en place en six semaines, on doit passer des étapes importantes, et on ne peut rien négliger. »

Comme d’autres joueurs, il a remarqué que les démons de la saison dernière sont toujours présents, parfois, mais il compte sur la méthode Deila pour insuffler une nouvelle dynamique : « Je vais vous laisser le découvrir, mais sa méthode est assez claire, et plutôt simple. Il ne cherche pas des inventions, et ne complique pas les choses. Le foot, c’est ne pas encaisser et marquer des buts, le reste on s’en fout un peu. »

Et quand il prend la décision de renvoyer Sissako et Cafaro à Liège, après deux jours de stage, le signal est compris. « Quand je l’ai appris, ça fait quelque chose, et on comprend qu’il faut marcher sur la ligne. »

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