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Au sein du Standard, trois problèmes majeurs persistent sans réelle solution

Orphelin de l’ossature qui avait fait son succès la saison dernière, le Standard de Liège vit une entame catastrophique de championnat et affiche de sérieuses carences. Au vu de l’effectif actuel et du budget mercato rachitique, trois problèmes semblent bien difficiles à résoudre.

Quelle situation inconfortable que celle de Carl Hoefkens. Arrivé cet été pour succéder à Ronny Deila, l’ancien Diable Rouge n’a toujours pas enregistré le moindre succès à la tête des Rouches, qui pointent à la 13e place de Pro League avec deux petits points sur quinze au compteur.

Mais difficile de tenir Hoefkens pour principal responsable. Alors qu’une enveloppe transferts de dix millions d’euros lui aurait été promise à son arrivée, le nouveau T1 liégeois doit se contenter d’une poignée de recrues à bas coût dont peu donnent jusqu’ici satisfaction. Dans le même temps, pas moins de cinq titulaires indiscutables ont plié (Dussenne, Cimirot, Alzate et Zinckernagel) ou vont plier (Laifis) bagage.

Et le moins que l’on puisse dire, c’est que les performances sportives s’en ressentent. Plutôt stable défensivement suite au retour salvateur du chouchou Zinho Vanheusden aux côtés de Merveille Bokadi et Nathan Ngoy, le Standard se montre totalement inoffensif. Après s’être procuré une seule grosse occasion lors de leurs quatre premières sorties (!), les Rouches ont encore déjoué face à la défense pourtant friable à souhait de Courtrai (1-1). Lors de ce match comme lors des précédents, trois défauts ont sauté aux yeux et s’apparentent à de véritables casse-têtes pour Carl Hoefkens.

1. Un milieu qui manque de volume et d’impact

En reconstruction suite aux départs combinés d’Alzate, Cimirot et à moindre mesure Filippo Melegoni, l’entrejeu liégeois est un vrai point faible de ce début de saison. Isaac Price et Aiden O’Neill ont montré quelques qualités balle au pied mais manquent cruellement de puissance dans les duels.

Intéressant sur ses premières sorties, Price a rappelé qu’à 19 ans seulement, il reste un diamant brut à polir en se rendant coupable d’une perte de balle suicidaire qui a mené à l’ouverture du score courtraisienne ce samedi. De son côté, O’Neill a incontestablement des qualités techniques mais brille par sa discrétion. Et ce n’est pas William Balikwisha, lui aussi discret à souhait et trop souvent dos au jeu qui atténue le constat : le Standard manque cruellement d’un médian défensif solide qui amène du muscle au milieu de terrain et colmate les brèches.

Carl Hoefkens dispose-t-il d’une solution à ce premier problème ? Probablement non. Hayao Kawabe, qui a inscrit son premier but ce samedi, n’est pas un milieu défensif. Seul Bokadi, déjà utilisé en 6, semble cocher toutes les cases. Mais malgré sa propension à commettre quelques bévues, le Congolais est indispensable dans l’arrière-garde liégeoise.

Bref, difficile d’entrevoir une solution à court terme, à moins qu’une recrue débarque. Mais avec quel argent ? D’autant que le poste de médian défensif ne fait a priori pas partie de ceux qui pourraient convaincre la direction liégeoise de délier les cordons de sa (minuscule) bourse mercato.

2. Des jokers offensifs qui ne rentrent pas dans le moule

109 minutes pour Romaine Mundle (44 sur les trois derniers matches, lors desquels Hoefkens est repassé en 3-5-2), 167 pour Noah Ohio (seulement 45 en 3-5-2) et 37 pour Cihan Çanak. Récemment, les trois joueurs offensifs benchés par Carl Hoefkens doivent se contenter des miettes.

Des chiffres qui peuvent paraître étonnants pour un secteur offensif dont on ne peut pas dire que les titulaires donnent entière satisfaction. Wilfried Kanga montre des dispositions intéressantes en déviation mais manque cruellement de vitesse et surtout de rythme, au point de finir les matches sur les rotules. Denis Drăguș est fidèle à lui-même en faisant preuve d’une terrible inconstance. Sur le flanc gauche, poste que peut occuper Mundle si les ambitions sont offensives, Aron Dønnum n’est plus que l’ombre du joueur qu’il était sous Ronny Deila.

Alors, comment expliquer le peu de confiance accordé à Mundle, Çanak et Ohio, auteur d’une bonne entrée ce samedi ? Probablement en regardant le système mis en place par Hoefkens. Une mise en place en 3-5-2 qui convient à Wilfried Kanga, qui a besoin d’un attaquant plus mobile autour de lui, mais beaucoup moins à Mundle, pur ailier de formation, ou Çanak, milieu offensif. Deux postes dont n’a pas usage Carl Hoefkens. Pour Ohio, le constat est semblable. Lui qui s’est distingué plutôt positivement la saison passée seul en pointe n’est pas forcément le partenaire d’attaque idéal de Kanga, et encore moins de Drăguș.

Au final, ce sont donc les trois meilleures solutions de rechange offensives du Standard qui ne semblent pas se couler parfaitement dans le moule du plan de jeu liégeois. Le 4-3-3 utilisé à l’entame du championnat face à Saint-Trond et l’Union semblait taillé pour Mundle et Ohio, avec deux postes d’ailier et un de pure pointe à occuper. Mais les deux défaites ont changé les plans d’Hoefkens, et le départ de Jacob Barrett Laursen, alors seul latéral gauche de l’effectif à l’exception du jeune Noah Dodeigne, exclut la possibilité d’un retour à une défense à 4.

Preuve que Carl Hoefkens n’est actuellement pas satisfait du secteur offensif à sa disposition ? À l’issue du match de ce samedi, le coach liégeois a martelé que son équipe « manque de qualité dans la dernière partie de terrain pour finir les occasions« . Comme dans l’entrejeu, du renfort serait donc souhaitable. Mais les limites financières demeurent.

3. Donnum n’est ni un piston, ni un capitaine

Après Balikwisha, voilà un deuxième joueur qui se montre bien moins à son avantage en cette entame d’exercice 2023-2024. Percutant la saison passée en position de piston gauche, Aron Dønnum s’était imposé comme un homme fort de Ronny Deila. Mais le Norvégien marque le coup en ce début de saison et affiche toutes ses limites à ce poste si spécifique.

Alors qu’à droite, le job est taillé pour Marlon Fossey et que le revenant Gilles Dewaele y a effectué une prestation sobre mais efficace ce samedi, à gauche, l’inquiétude est de mise. Derrière Aron Dønnum, personne ne frappe à la porte, surtout depuis le départ de Barrett Laursen. Seul le… droitier Romaine Mundle pourrait éventuellement assurer l’intérim en cas d’absence de Dønnum.

Au-delà de ses performances en berne, Dønnum peine à incarner le leader dont Carl Hoefkens a bien besoin. Orphelin de plusieurs leaders techniques comme Alzate et Zinckernagel et de son ex-capitaine et meneur d’hommes Noë Dussenne, le Standard était en quête d’un nouveau meneur. Et c’est sur le tempétueux Norvégien que s’était porté le choix du nouveau T1 des Rouches, au détriment notamment de Merveille Bokadi et du partant Konstantinos Laifis.

Après cinq matches, on ne peut franchement pas dire que Dønnum fasse honneur à sa nouvelle fonction. Lui qui déclarait « je trouve que le brassard me rend meilleur car j’aime être un leader » en présaison ne joint pas les actes à la parole. Non seulement ses performances sont insuffisantes, mais surtout, son attitude est loin de celle d’un capitaine modèle, avec plusieurs gestes d’humeur à son actif, comme face à l’Union.

À part en défense où Arnaud Bodart, Zinho Vanheusden et Merveille Bokadi sont assurément des voix qui portent, confier le brassard à Dønnum est le symbole d’une équipe qui manque de leaders performants sur le terrain et influents dans le vestiaire. Pas une surprise dans l’effectif d’un club qui s’est trop reposé sur les prêts la saison passée et en paie désormais les pots cassés…

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