Le mot de « Gerouche »: SAUVE QUI PEUT

Chers supporters,

Cette fois nous y sommes ! Le maintien est presque assuré en D1. Un sacré soulagement et une sacrée épine hors des pieds, il nous faut bien l’avouer.

Pourtant, croyez-moi, peu avant la mi-temps, et même si nos adversaires étaient réduits depuis le quart d’heure de jeu à dix, ça ne rigolait pas, notre équipe semblant toujours souffrir du même mal, ce manque d’occasions et de concrétisations face au but, ceci malgré un pressing intense en fin du premier acte.

Et comme ces difficultés ne suffisaient pas, notre meilleur homme sur le terrain depuis des mois, Arnaud Bodart, s’était vu offrir à nos visiteurs un premier but suite à une sortie manquée ou trajectoire de balle mal évaluée, laissant Tissoudali convertir ce coup d’essais tranquillement et nous mettant une fois encore dans les cordes.

Pour le même prix, qui plus est, nous aurions été menés zéro à deux si, fort heureusement, la reprise de Mitrovic n’avait pas été déviée par le dos d’un équipier, pour échouer ensuite sur notre piquet, sans quoi, je crains fort que nous aurions à ce moment-là du match assister à une véritable révolution en tribune, surtout à onze contre dix sur le terrain, comme quoi l’issue d’un match tient parfois à bien peu de choses.

Et cette petite chose nous est venue de ce pénalty accordé dans les prolongations de cette première mi-temps, Djenepo ayant jugé préférable d’ajuster le bras du défenseur Buffalo plutôt que la tête d’un équipier. Chapeau à toi Moussa !

Résultat : application du nouveau règlement au pied de la lettre, n’en déplaise l’imposant Henk, qui fulminait, bras en l’air, un peu à l’image du but inscrit sur une action similaire chez eux, le bras de Fossey cette fois-là aussi ayant était jugé trop écarté, même si dos au but, comme samedi soir. Et cette fois, notre fidèle et volontaire Kanga ne trembla pas, convertissant fort heureusement le coup de réparation en but, ce qui changea tout, avant le repos.

La seconde période fut entamée par les nôtres pieds au plancher, sentant cette fois que l’occasion était trop belle d’échapper à une fin de saison cruelle, et la montée de Balikwisha en lieu et place d’un O’Neil trop effacé et blessé, fit le reste, notre petit joker, mieux inspiré quand il s’agit d’envoyer un ballon vers l’avant que vers l’arrière, distillant une belle passe en profondeur superbement exploitée par ce diable de Yeboha, attaquant dont on commence à se dire que pour un joueur « laissé pour compte », il ne se débrouille pas mal du tout, son explosivité étant à coup sûr une de ses qualités majeures.

Associé à Kanga le travailleur, voici un beau duo devant que nous n’avons plus eu depuis bien longtemps.

Nos actionnaires par l’intermédiaire de Fergal Harkin seraient à mon sens bien inspirés s’ils tentaient de faire signer ces deux-là, plutôt que de tenter la saison prochaine d’encore dénicher l’oiseau rare à moindre frais.

Certes, sur Kanga, à priori, le Standard n’a pas d’option, mais, sachant qu’il vient du Hertha, club lui aussi sous la tutelle de 777, il doit bien y avoir moyen de trouver un arrangement, me semble t’il … D’autant que le prix ne devrait pas être exhorbitant !

Autre joueur à mettre en exergue, lui aussi, et là, pour beaucoup, c’est une énorme surprise, cet homme s’appelle Layfis, eh oui. La plupart ne s’attendait pas à ça, il faut bien l’avouer, notre chypriote devant finir sa dernière saison sous nos couleurs avec des pieds de plomb après avoir encore louper une dernière opportunité de se rapprocher de sa maison en janvier dernier. Or, sur le terrain, son désintérêt attendu s’est transformé en volonté, en abnégation, en précision même à quelques reprises, sauvant tantôt sa défense d’un réel danger, distillant peu après des ballons en profondeur à faire pâlir les meilleurs dans ce genre d’exercice.

Au point qu’en ce début de semaine, on parle de plus en plus de prolongation possible pour un garçon dont on ne voulait plus.

Comme quoi, en football, toutes les surprises sont possibles, des pires aux meilleures, parfois.

A l’opposé, et au même titre qu’O’Neil, qui semble chercher son second souffle après les internationaux de janvier, de façon sans doute compréhensible, un autre garçon déçoit, confirmant son incapacité à tirer l’équipe vers le haut, quand les événements tournent moins bien, alors qu’il peut être très bon, quand le jeu s’ouvre devant lui et que l’essentiel est fait : je citerai ici Alzate, qui n’apporte pas en fin de compte la qualité et le soutien espéré.

Bref, au vu de toute ceci, non seulement le Standard est presque sportivement sauvé, du moins pour cette saison, mais mon petit doigt me dit que les supporters ne seront pas encore à l’abri de surprises dans les mois à venir, tant les incertitudes concernant notre noyau que sur la gestion du club laissent entrevoir de gros nuages ou pas.

Mais, comme pour les Buffalos, qui paraissaient au départ de sérieux candidats au titre, un château de cartes peut très vite s’effondrer, mais aussi tout aussi vite se reconstruire.

IL suffirait de quelques ajustements ci et là, de stabilité et de confiance plus encore, pour vivre une toute autre saison.

J’éviterai donc pour ma part de tirer trop vite cette fois des conclusions hâtives, de tirer sur l’ambulance et encore moins d’envisager des projets qui peuvent être démentis du jour au lendemain.

Je me contenterai donc, en ce jour, de savourer ENFIN une victoire, et quelle victoire, avec la manière cette fois, chose tellement rare qu’on aurait bien tort de bouder notre plaisir. A tel point que je dus demander à ma moitié, le dimanche matin en me levant, si la veille je n’avais pas rêver …..

Et comme notre maintien devrait aussi rimer je pense avec celui de notre voisin du pays noir, c’est toute la Wallonie footballistique qui respire un peu, en attendant de nouveaux orages.

Gérouche